

À bord d’un 4×4, Nathalie et Karine ont parcouru le désert marocain et ont affronté les dunes de sable. Photothèque
Après deux années de préparation, les Vaudreuil-Soulangeoises Karine Ouimet et Nathalie Rousse étaient fin prêtes à vivre une grande expérience : le Rallye Cap Femina aventure. Le voyage qu’elles ont fait restera à jamais encré dans leur mémoire.
« Je n’oublierai jamais la première fois où je me suis retrouvée devant les dunes du Maroc, c’était à couper le souffle. Et le plus trippant, c’est que je savais que je m’apprêtais à conduire dans ces dunes », partage Karine Ouimet, qui occupait le rôle de pilote dans la Squat Team.
Avec sa copilote Nathalie Rousse, Karine Ouimet a organisé plusieurs levées de fonds pour financer ce rallye humanitaire exclusivement féminin. Si l’expédition était prévue pour 2014, les amies ont dû repousser leur périple, notamment en raison d’une blessure au genou qu’a subie Karine. Mais l’attente en valait la chandelle : « C’est l’aventure d’une vie ! » s’exclame Nathalie Rousse.
Bien que Cap Femina aventure soit un raid sportif, l’expédition se veut avant tout humanitaire. Les deux amies sont allées à la rencontre de la population locale, distribuant crayons, stylos, boîtes à lunch et ordinateurs dans les écoles des enfants du désert. Elles se sont familiarisées avec une culture très différente de la leur, cuisinant des plats typiques du pays, apprenant à tisser des tentes avec de la laine de chameau, dormant dans des bivouacs au sol recouvert d’épais tapis marocains érigés au seuil d’imposantes dunes de sable. Avec les autres participantes, elles ont peint les murs d’une école du désert, sous une température de 45 degrés Celsius. À certains moments pendant leur séjour dans le désert marocain, le mercure a même atteint les 55 degrés.
« Chaque journée était très chargée, explique Nathalie. Nous embarquions tous les matins dans notre véhicule vers 6 heures du matin, et nous nous arrêtions vers 19 heures. Tous les jours, nous accomplissions une action humanitaire », indique Karine.
Abaisser ses barrières
Lors de leur périple, Nathalie et Karine ont fait face à la pauvreté extrême. « Ce que je retiens, c’est à quel point ici nous sommes aseptisés et réglementés », partage Karine. Certes, le Maroc peut être malpropre par endroits, résultat de cette absence de règlementation, mais il regorge de paysages sublimes.
« Les enfants sont beaucoup laissés à eux-mêmes, ils se divertissent seuls, avec pas grand-chose, mais ils rient toujours, chantent, et semblent très heureux, ajoute Karine. C’est là que je réalise qu’on veut trop occuper nos enfants, à toujours leur organiser des activités. »
Nathalie et Karine ont visité la Maison de Fatima. Les femmes voilées s’y promenaient à visage découvert. « Elles étaient très heureuses. Elles n’envient pas du tout notre « liberté », nous qui n’avons pas à couvrir notre visage. En fait, elles ne comprennent pas notre mode de vie, dans lequel on coure sans arrêt après notre temps », indique Nathalie.
Si les deux amies croyaient qu’elles seraient beaucoup surveillées par les Marocains, dont la grande majorité est de religion musulmane, elles ont plutôt découvert un peuple festif et tolérant qui les a accueillies à bras ouverts.
Une expérience unique
Karine a conduit dans des conditions téméraires. Dépassements dangereux, routes sinueuses sillonnant des falaises escarpées, motocyclistes discutant au téléphone, sans casque, sans regarder la route : les conditions routières marocaines étaient très différentes de celles du Québec. Quant à Nathalie, elle a dû comprendre et interpréter le roadbook, qui ne consiste pas en une carte, mais plutôt en un carnet à remplir.
Partant de Casablanca à l’ouest du Maroc, les deux amies ont circulé jusqu’aux redoutables frontières de l’Algérie. Les équipes, composées de participantes de la France, de la Suisse et du Québec, ont fait preuve de beaucoup d’entraide. « La compétition est secondaire dans le rallye, souligne Nathalie. L’objectif est de suivre le parcours recommandé, de s’enregistrer à toutes les balises de location, le tout dans le kilométrage le plus près possible de celui demandé.
Les Vaudreuil-Soulangeoises ont vécu à la dure, n’ayant pas accès aux douches ou à des toilettes tous les jours. Elles se sont tout de même classées 17es sur 62 équipes, une position dont elles ne sont pas peu fières. « Il faut apprendre à écouter son instinct. Parfois, nous arrivions à la croisée des chemins pour réaliser que certaines équipes avaient continué tout droit, d’autres avaient tourné à gauche, et d’autres encore, à droite. Il faut éviter de suivre les autres équipes qui peuvent nous induire en erreur », partage Karine. En effet, la plupart du temps, leur instinct leur indiquait le bon chemin.
Leur voyage a été ponctué de rires, de larmes de joie, de succès et de découvertes. Les deux Vaudreuil-Soulangeoises recommandent cette expérience à toutes les femmes.
Pour en savoir plus sur Cap Femina aventure, on visite le www.capfeminaaventure.com.
Lire la nouvelle La Squat Team à la conquête du désert sur le site web VIVA média.